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Avec le rire, les carapaces se fendillent...
- Le 15/03/2014
- Dans Paroles de Clowns
"Avec le rire, les carapaces se fendillent, les statuts sociaux, les différences d'âges ou les hiérarchies disparaissent... On en revient à des choses plus essentielles. Les constructions intellectuelles s'effondrent.
Quand le personnage a la force de nous ramener à notre vie intérieure, les édifices extérieurs que nous avons construits ne tiennent pas. Le rire les fait tomber : on se débarrasse de ces constructions qui sont des protections mais aussi des surcharges...
Il y a devant nous un être qui est uniquement dans ses sensations, dans sa vie réelle. Face à lui, notre intérieur se réveille comme un volcan, et il renverse les constructions extérieures...
Et ce fracas, c'est le rire..."
Extrait du livre "LE CLOWN ARLETTI vingt ans de ravissement" de François Cervantes et Catherine Germain, Editions Maison/Magellan & Cie, page 68.
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Le Clown Arletti : Le rire un Mystère
- Le 14/01/2014
- Dans Paroles de Clowns
"Le rire est une source, que l'on trouve en descendant en soi-même. Le rire est permanent au fond de nous. Parfois nous descendons vers cette source, parfois nous nous en éloignons, mais le rire est là, au fond.
Un jour pendant une répétition de La Curiosité des anges, Arletti avait voulu se cacher derrière une petite plante verte qu'elle tenait dans ses mains, se confondre avec elle, devenir plante verte elle-même. Le rire est venu d'un seul coup, sans que rien ne change extérieurement : elle transportait la plante lentement, et soudain cela était devenu réel, elle y croyait vraiment, c'était irrésistible. Cette croyance se communiquait instantanément.
En moi, une voix disait : oui, ça y est, elle est devenue une plante verte ; et une autre disait : non, ce n'est pas vrai, je la vois, elle est là, elle marche en tenant une plante.
C'est ce mélange de oui et de non qui provoque le rire.
On peut devenir plante verte, chien, fumée, caillou, flaque d'eau, chameau, motte de terre. A la fois on peut, et à la fois on ne peut pas. On peut s'élever dans les airs, voler, chanter l'opéra, s'évanouir de plaisir, inventer des poésies sublimes.
Tout ce que le désir conçoit, on le peut. Mais matériellement, on ne le peut pas. Intérieurement, on peut tout, et extérieurement, on ne peut presque rien de ce que l'on désire.
A l'intérieur de nous, il y a un être qui peut tout.
Cet être est caché dans une carapace, une armure, un caractère.
L'histoire nous a montré que cette carapace peut se comporter de façon inhumaine. Mais il n'y a jamais d'étanchéité complète entre l'intérieur et l'extérieur, l'homme n'est jamais complètement enfermé dans sa carapace.
Le clown, c'est le devenir homme. Il vibre plus qu'il ne bouge, il n'est pas finit, il est infini. On voit les sentiments le traverser.
Le clown, c'est une façon personnelle de devenir universel, une façon de devenir infini."
"Le clown Arletti : vingt ans de ravissement" de françois Cervantes et Catherine Germain, Editions Magellan & Cie/Editions Maison
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Marthe Graham citation
- Le 29/11/2013
Marthe Graham : "Il y a une vitalité, une force de vie, une stimulation qui, à travers vous, se transforme en action ; et parce qu'il n'existe qu'un seul "vous" dans tous les temps, cette expression est unique. Si vous la retenez, personne d'autre ne la manifestera jamais et elle sera perdue. Le monde ne la connaîtra pas. Ce n'est pas à vous de décider de sa valeur, ni de la comparer avec ce que d'autres expriment. Votre tâche est de garder le canal ouvert".
Marthe Graham fut l'une des pionnières de la danse moderne. Elle continuait à enseigner, à chorégraphier et à danser bien au-delà de ses quatre-vingt-dix ans.
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Compagnie les Rois Vagabonds : "Concerto pour deux Clowns"
- Le 16/11/2013
- Dans Paroles de Clowns
La compagnie les Rois Vagabonds : Julia Moa Caprez (Gazelle) et Igor Sellem (Gorki)
Au programme du Théatre de Vénissieux ce 15 novembre 2013 pour leur création : "Concerto pour deux clowns" Prix du Festival Avignon off 2013
Le Théâtre de Vénissieux (TV) pose trois questions à la compagnie (CRV) :
TV :"A choisir, êtes-vous plutôt clowns ou musiciens ?"
CRV : "Nous sommes clowns et nous faisons de la musique... Notre passion de la musique classique nous a fourni un prétexte simple pour entrer en scène : jouer un concerto. La simplicité de ce prétexte permet de laisser libre cours à l'imagination."
TV : "Vous cumulez les performances physiques, musicales et humoristiques, quel est votre secret ?"
CRV : "Nous avons toujours construit avec ce que nous savons faire sans essayer de faire rire. Le clown est dans le concret. On ne fait que vivre des situations et des émotions, c'est cela qui est comique. Les performances sont des outils pour nous rapprocher du public, pour créer de la surprise, de l'émotion. Un vieux proverbe de clown dit : "Jusqu'à quarante ans on rit de ce que tu fais, après quarante ans on rit de ce que tu es". On est peut-être encore trop jeunes pour simplement être..."
TV : "Comment avez-vous choisi les morceaux que vous interprétez ?"
CRV : "Vivaldi était toujours là, du nectar ! ; Strauss est incontournable pour exprimer l'élégance d'une valse ; Albinoni sait susprendre temps et époque ; Ravel rend fou et libre ; Rota a tout compris du coeur des clowns ; Schubert crée grâce et douceur... C'est maintenant que nous voyons cela. Quand nous créons nous n'essayons surtout pas de savoir pourquoi tel ou tel morceau. Nous suivons les rencontres, nos corps, nos envies ; toujours dans une quête de ce qui nous fait vibrer, de ce qui est notre "passion profonde". Les oeuvres que nous interprétons sont connus de la plupart des gens. C'était une volonté de départ. Nous avons fait l'expérience en faisant de la musique dans la rue : les passants s'arrêtent lorsque nous jouons "Les quatre saisons" de Vivaldi alors qu'ils passent sans regarder quand nous jouons des morceaux inconnus... Le fait d'être en terrain connu rend disponible et c'est ce dont nous avons besoin pour faire du clown."
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"Le Clown : une humanité dilatée" de Jean-Luc Bosc
- Le 04/09/2013
- Dans Paroles de Clowns
« Le Clown : une humanité dilatée »
De Jean-Luc Bosc, metteur en scène et comédien de la Cie Le Voyageur Debout, clown de théâtre avec « Félix »…
Extraits de l’article paru dans le N°17 de Culture Clown.
« Le Clown ne serait-il donc que cela ? Quelqu’un comme vous et moi, homme, femme, jeune, vieux, petit, grand, d’un naturel rêveur ou cartésien, plutôt docile ou colérique… mais unique, avec un nom ou un prénom comme vous, comme moi, avec un nez rouge en plus ?
Un Nez rouge magique qui inviterait le comédien à s’abandonner, à installer en lui une vacuité physique, émotionnelle, mentale, une vacuité intérieure sans limite afin de l’offrir à un petit personnage comme vous et moi. Dans toute cette place trouvée l’humanité peut alors se dilater jusqu’au délire, jusqu’au rire, jusqu’aux larmes.
Une humanité dilatée, voilà sans doute la nature de ce personnage. Une humanité qui peut se déployer tant et tant qu’elle illumine, qu’elle dévoile au grand jour toutes nos forces et toutes nos faiblesses au monde, à nous…
Avec beaucoup de douceur et souvent par le rire, il nous propose de nous observer et sans gravité nous invite à grandir, tout simplement, que nous soyons le clown ou celui qui le regarde, afin d’honorer la vie qui nous est confiée.
Il nous rappelle enfin, que même si nous préférons l’oublier, nous sommes le seul, l’unique, l’irremplaçable ! »